Sylvia Hansel
Éditions Intervalles | 2020 | 20 €
« Si vous aimez les récits sur l’adolescence, les années 1990, Kim Deal, le recul drôle et intransigeant sur soi-même, la lucidité sur les rapports de classe, les chansons qui fonctionnent comme des lampes magiques d’Aladin pour vous parler du futur ou du passé, les filles qui se demandent pourquoi elles aiment tellement les bad boys, celles qui écoutent les groupes des années 1960 dans les années 1990, les livres architecturés selon des principes drôles et ingénieux (50 chansons qui sont évoquées puis analysées en même temps qu’elles croisent successivement 50 moments de la vie de l’autrice, de ses 12 à ses 20 ans), la réflexion sur le réconfort que peut apporter la poésie noire du rock dans la vie noire d’une adolescente de Moselle et de façon plus générale l’intelligence et la décence, je pense que vous aimerez ce livre » nous dit Pacôme Thiellement (dont nous reparlerons prochainement, par ailleurs).
On peut penser aux inventaires de Perec, et de manière encore plus proche, aux excellentes listes autobiographiques musicales de Philippe Dumez, mais Sylvia Hansel trace sa propre route entre souvenirs d’adolescente et interrogations introspectives avec une belle réussite. Son journal de bord (1993-2001) nous rappelle combien la recherche de notre propre identité peut être enrichie ou bousculée par des événements, des rencontres déterminantes pour le reste de notre vie. Et pour beaucoup, la musique fût importante, pas vrai ?