Anacharsis | 2017 | 19 €
[Préface de Karl Jacoby, traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel].
Un drôle de bouquin, sorti d’un drôle de contexte !
D’abord, parce qu’il s’agirait du premier roman publié d’un amérindien (en l’occurence, un Cherokee), en 1854.
Ensuite, parce qu’il fait la part belle à la reconstitution historique d’une Californie méconnue, encore récemment mexicaine, celle de l’époque de la Ruée vers l’or, de ses milliers de mineurs aveuglés par l’El Dorado, de ses tragédies humaines.
Il fût également à l’origine d’un des plus beaux écrits de Pablo Neruda, écrit en 1969, une pièce assez singulière et évidemment éminemment politique.
Enfin, parce que ce roman épique, fondé sur une histoire vraie qui évoquera autant la figure de Zorro que celle de Robin des Bois, est si haut en couleurs qu’on se demande pourquoi il mit si longtemps à être traduit en France.
« La Ballade de Joaquín Murieta » fût d’abord un dime-novel, ces romans de quatre sous diffusés partout dans les États-Unis à l’époque.
Il conte la destinée tragique d’un jeune mexicain qui devient criminel après avoir été bafoué par l’adversaire blanc. Bandit de grand chemin au grand cœur, ce hors-la-loi malgré lui traverse l’état et sème la discorde et le chaos sur son passage. Les gringos flippent quand ils le voient débarquer, ça se bagarre, il y a des coups de feu, de la romance, c’est du véritable western pur jus, la dimension sociologique et historique en sus.
Où est la tête de Murieta ? Vous le saurez peut-être bientôt, mais rien n’est moins sûr.