Maison Dagoit / Derrière la salle de bains / Weekend Poetry | 5 €
Pour beaucoup, Malcolm Lowry (1909-1957) est un astre noir dans le ciel de la littérature mondiale : un auteur marginal, singulier, semant sur son chemin de multiples énigmes quant à son approche de la chose littéraire, de son rapport à ses semblables, de ses liens aux figures créatrices l’ayant inspiré.
Mais à posteriori, ce que l’on a pu découvrir dans son importante correspondance (passionnante, au passage) est incroyablement éclairant : on garde de Lowry l’image d’un alcoolique au tempérament auto-destructeur, génial mais trop rare pour rejoindre le firmament des plus géniaux des écrivains, peut-être plus prolifiques. « Au-dessous du volcan », chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvres, occulte en effet le reste de ses écrits, même si chaque année on redécouvre un peu plus l’importance de ses autres textes ; mais au gré de ses échanges épistolaires avec bon nombre d’autres auteurs, on découvre quelqu’un d’extrêmement curieux de l’évolution de la littérature, de ses enjeux, de son histoire.
Margerie (ancienne actrice hollywoodienne, également autrice à ses heures) fût sa femme, et l’influence sur le travail de son mari (avant, mais aussi après sa mort, pour le meilleur et pour le pire) est déterminante à plus d’un titre. La mort de Lowry (une overdose de somnifères mélangés à l’alcool) n’a jamais été clairement élucidée, et la responsabilité de Margerie dans cette disparition reste une suite de vraies interrogations.
L’œuvre de Lowry repose avant tout sur une inspiration hautement autobiographique, croise également la mythologie ou la philosophie, est parsemée de traverses culturelles diverses et variées (la production musicale, théâtrale, cinématographique). C’est fort, admirable, ébouriffant et mémorable.