Nada éditions | 2021 | 16 €
Qu’est-ce que Paco Ignacio Taibo II raconte de lui-même lorsqu’il écrit ses livres ? Après avoir signé quelques documentaires assez remarqués, l’auteur décide de mêler petite(s) (celle de quelques personnages qui donnent à questionner la teneur autobiographique du récit) et grande histoire (celle d’une période précise du Mexique, mais aussi de l’Italie) à travers un mille-feuilles aussi tragique qu’hilarant.
Au tout début du siècle dernier, le peuple mexicain natif lutte pour sa survie après que de riches propriétaires terriens indexent leurs territoires les uns après les autres. Les privilégiés mexicains vont même jusqu’à simplifier l’accès à ces terres à n’importe qui d’autre que les autochtones : cette forme de colonisation est simplifiée par la proposition faite à certaines pays d’Europe d’y envoyer certains de leurs habitants trop contestataires, par exemple. C’est ainsi -entre autres- que le Mexique s’est construit, sur des arrivées successives de filous tous plus intéressés les uns que les autres, pour le meilleur et pour le pire.
Et c’est dans ce contexte qu’une poignée d’anarchistes viendront d’Italie avec pour projet de repartir de zéro, à plusieurs, autour d’un projet agricole. Leurs convictions vont vite reprendre le dessus quand ils découvriront que les communautés indiennes sont écartées, battues, dispersées dans une injustice insoutenable. Et la lutte reprendra… Et avec elle, les drames.
Ces souvenirs qui se déroulent, se superposent, se suivent, ce sont précisément ceux du narrateur, un écrivain mexicain qui revient en son Italie d’origine après avoir tout vécu, ou presque, alors qu’il était enfant aux côtés de ces anarchistes Italo-mexicains.
[A noter, une postface utile qui éclaire les points de vue anarchistes et libertaires de l’auteur, et qui donnent une nouvelle lumière à l’ensemble de son œuvre.]