Éditions de La dernière chance | 2021 | 15 €
Delphine Bucher fait partie de ces quelques personnes qui donnent l’impression ne pas vouloir choisir entre plusieurs choses, qui donnent l’impression que le Do It Yourself passe forcément par la panoplie le plus complète d’activités complémentaires qui lui permettront -peut-être- de relier tous les points des nombreux chantiers dont elle semble vouloir s’acquitter par elle-même après les avoir lancé. En un mot comme en cent : son opiniâtreté est contagieuse, autant que son enthousiasme.
Entre un fanzine et une gravure, elle est également aux manettes des Éditions de la dernière chance, d’où elle donne occasionnellement quelques nouvelles qui nous permettent d’en savoir un peu plus sur cette autrice originaire de Montbéliard, mais qui semblait ne pas pouvoir se contenter des balades dominicales au Près-La-Rose : passionnée de voyages et d’écrits de voyages, elle troque volontiers son quotidien de faiseuse pour aller prendre l’air à l’autre bout du monde pour confronter son imaginaire littéraire, les écrits de ses figures tutélaires, à la réalité de notre monde contemporain.
En 2013, elle traverse l’Atlantique pour explorer l’ouest du Canada, en van et avec trois affaires au fond d’une valise, histoire d’aller vérifier si les écrivains voyageurs ne l’avaient pas trop baratinée. Elle en rapportera des écrits et des photos qui nourriront la matière de Vandura Hôtel : des grizzlis, des motels abandonnés, la nature environnante jusque par delà l’horizon, de solides souvenirs.
Quelque part entre le carnet de route, le guide touristique, le manuel de ce qu’il faut faire (ou pas) en voyage à l’autre bout du monde, c’est avant tout un chaleureux partage (même dans les températures froides de l’Alaska ou du Yukon) de ressentis et d’expériences, à hauteur humaine.