Tanibis | 2020 | 21 €
Dans un chassé-croisé de destinées qui semblent au final former un grand récit choral à tiroirs, Pierre Janneau creuse un peu plus en avant dans ce premier tome de Connexions ce que le langage de la bande dessinée semble lui inspirer depuis un moment déjà.
Passé par une école angoumoisine où il croise d’autres loulous inspirés avec qui il fonde la formidable petite maison Polystyrène (qui produit livres-expériences et livres expérimentaux), il se retrouve enfin auteur de l’une des sommes que l’on attendait de lui, avec un récit labyrinthique qui se dévoile au fur et à mesure de sa lecture. En six chapitres et avec un bel usage des vues isométriques (que l’on ne croise finalement pas tant que ça en bande dessinée, les plus connues étant probablement à noter du côté de Chris Ware), l’auteur impulse une navigation dans la page qui relève autant de la maîtrise de son lecteur que de possibilités ludiques empruntées au jeu vidéo.
Chacun des personnages croisés se retrouve à un moment marquant de sa vie, pour autant de raisons différentes, comme dans la vraie vie. Et comme dans la vraie vie, chaque interaction ouvre de multiples possibilités sur le chemin à entreprendre.
On a hâte de découvrir le second tome de cet ensemble, avant de parier fort que la suite du parcours de l’encore jeune auteur sera pleine de belles surprises à venir.
Note : le livre s’est retrouvé en sélection officielle au Festival d’Angoulême en 2021, mais aussi en sélection du prix Albert Uderzo.