Hélice Hélas | 2021 | 24 €
Dur dur de trouver une place évidente pour catégoriser le travail de Nadia Raviscioni, qui semble tout faire pour nous compliquer la donne.
Tout y est toujours très narratif, même si la séquence n’apparaît pas toujours au cœur du résultat. Pour le dire autrement : cette collection de dessins n’a rien d’une bande dessinée classique, mais n’est pas non plus un « simple » recueil de dessins. Il y a autant de réalisme balisé que de rêverie éveillée dans cet assemblage cahoté de dessins avec lesquels s’amuser.
Sur 280 pages, l’autrice lauréate du Prix Töppfer en 1998 (et publiée notamment chez Atrabile) monte son petit chapiteau éphémère et replie l’ensemble sans que l’on ait compris exactement de quoi il retournait. Entre temps, on aura baigné dans une sorte de songe graphique que l’on prendra le temps de reconstituer, consciemment ou non. L’apparition de motifs plus ou moins récurrents ajoutera au maillage que le lecteur ou la lectrice réalisera au fur et à mesure de la lecture.
Sans crayonnés ni recherches préalables, sans réelle réflexion donnant une direction précise au travail en cours, le récit prend forme devant nous et raconte la vie : elle n’est pas toujours lisible et compréhensible du premier coup, elle demande parfois de se rapprocher, parfois de mettre un peu de distance.
Note : préface de Blutch ; postface de Thomas Bernard et Christophe Brunella.