par les lascars du Lep électronique
Éditions du Commun | 2020 | 5 €
En 1986, comme partout en France, les lycéens et les étudiants sont dans la rue, contestant la fameuse loi Devaquet, de celles qui marquent une génération et plus généralement l’histoire de la contestation dans notre pays.
A la fin de cette même année, un film réalisé un groupe de lycéens prend le temps de préciser le sens de cette contestation, avec force véhémence et enthousiaste : ils viennent d’un lycée technique, et signent les lascars du Lep électronique un petit brûlot critique et frontal sur leur rapport au mouvement national, aux organisations politiques, au gouvernement, et qui éclaire un peu le regard qu’ils portent sur les filières générales, sur les syndicats, sur le monde du travail qui les attend.
Ce documentaire est facilement disponible sur le web, et à la grande surprise, a énormément circulé en ligne lors des grèves étudiantes de 2018.
Les Éditions du Commun ont eu la bonne idée de reproduire leurs textes dans un tout petit livret mis en forme à grand renfort d’ascii (ce codage de caractères informatiques séminal permettant quelques fantaisies si on décide de l’utiliser pour la mise en page, entre autres). Ces textes étaient spontanés et créatifs, presque vingt ans après 68, et personne ne sera surpris de constater que ce que s’y dit reste bigrement d’actualité.
A noter : cette œuvre est libre, selon les termes de la licence creative commons CC0 – Domaine public.
Et j’en profite pour vous coller ici la petite déclaration d’intentions concernant la collection « Culture des précédents » proposée par les éditions du Commun : « La collection Culture des précédents se propose de faire redescendre de sa majuscule cette histoire qui se croit – ou qu’on voudrait nous faire croire – unique. Celle qui serait une version racontée et construite, construite à force d’être racontée, par les manuels scolaires, les grandes commémorations, les blockbusters, les reportages, documentaires et journaux télévisés… Cette histoire majuscule a découpé notre passé de manière binaire, avec d’un côté les victoires et de l’autre les défaites, une histoire qui prescrit ce que l’on retient et ce que l’on oublie. À cela, une façon d’y répondre : y opposer une multitude d’histoires et de récits singuliers. »