Philip K. Dick
Derrière la salle de bains | 2018 | 5 €
Ce tout petit petit petit format de quelques pages (mais en deux langues) à peine se lira très, très vite : peut-être cela donnera-t-il envie de replonger dans l’œuvre folle de cet auteur essentiel qui mérite d’être revisitée de temps en temps, ne serait-ce que pour se souvenir de son impact dans l’imaginaire contemporain (et l’on ne parle pas ici simplement de « Blade Runner », « adaptation » de son livre « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? », publié en 1968).
PKD, né en 1928 à Chicago, est mort en 1982 en Californie. Entre ces deux moments, il a écrit des tonnes de pages en restant fauché et méconnu tout du long, avant de devenir culte une fois passé de l’autre côté, pardi. Ses livres, qu’ils soient classés en romans, en nouvelles, en essais, en science-fiction, ont quasiment tous en commun de questionner ce monde, sa réalité, ses réalités, sans jamais se cantonner à la possibilité d’une seule et simple réponse.
Pour faire écho à son œuvre, il faut absolument lire son exégèse complètement dingue, articulée notamment autour d’un journal tenu entre 1974 et 82, et dans laquelle on découvre ce qui animait l’inspiration de ce type tellement hors-norme. Certain.e.s y ont vu un prêchi-prêcha religieux, d’autres une ouverture philisophico-mystique foireuse et bancale : tant pis pour les déçu.e.s, car au delà des expériences et descriptions qui sont relatées dans ce travail se niche peut-être le plus beau travail d’introspection jamais offert par un auteur.
« L’Exégèse de Philip K. Dick » est traduite en français dans la collection Nouveaux Millénaires des éditions J’ai Lu, en deux tomes (1500 pages en tout), vous n’êtes donc pas près de l’avoir dans votre panier pour des raisons évidentes, malgré l’incroyable pertinence et le travail titanesque de sa traductrice Helène Collon. En revanche, Adak vous conseille fortement également le petit essai « Traum : Philip K. Dick, le martyr onirique » d’Aurélien Lemant, une centaine de pages publiée en 2012 chez les lyonnais des Editions Le Feu Sacré.
Les éditions Derrière la salle de bain font écho au travail éditorial de la Maison Dagoit : deux structures menées par Marie-Laure Dagoit, dont le parcours et le travail mérite que l’on s’y intéresse. Plus de 500 titres fabriqués à la main en micro-quantité, tous relevant du champ de la « curiosité » littéraire et plastique, et signés par des autrices et auteurs singulièr.e.s comme F. J. Ossang, Céline Guichard, Daniel Darc, Nick Tosches, Laure Limongi, André Breton, Tom de Pékin, Allen Ginsberg, Lucie Taïeb…